Depuis 2003, l’UNESCO commémore le 7 avril la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Cette date renvoie au 7 avril 1994, qui marque le début du génocide, perpétré par le gouvernement extrémiste Hutu.
Par décret N° 2019-435 du 13 mai 2019, le Président Emmanuel Macron a instauré l’organisation d’une cérémonie à Paris, le 7 avril, pour la commémoration annuelle du génocide des Tutsi, reconnaissant ainsi implicitement le rôle de la France qui a apporté, pendant un temps, son soutien au gouvernement Hutu.
Un peu d’histoire
Les causes et suites du dernier génocide du 20ème siècle :
Le génocide rwandais s’est déroulé du 6 avril au 4 juillet 1994. En seulement 100 jours, environ 800 000 personnes, principalement de la tribu Tutsi, mais aussi des Hutu modérés ou des opposants aux massacres, ont été tués. Mais si les faits ont eu lieu à la fin du 20ème siècle, les causes sont bien plus anciennes.
Il faut remonter à la colonisation du pays, d’abord par l’Allemagne, puis par la Belgique, dès le début du 20èmesiècle. Les colons décident de hiérarchiser les différentes ethnies du Rwanda. Les Tutsi, ethnie minoritaire, sont jugés supérieurs aux deux autres, les Hutu et les Twa. Les Tutsi ont accès à l’éducation et aux postes à responsabilité. En 1931, la Belgique décide d’intensifier la discrimination raciale, décidant que l’ethnie devra figurer sur les papiers d’identité. Toutes les décisions d’exclusion liées à la race font grandir le sentiment de haine entre ethnies.
Dès 1959, des conflits apparaissent entre Hutu et Tutsi. En 1962, le Rwanda proclame son indépendance. Les Hutu, ethnie majoritaire, prennent alors le pouvoir, et la situation s’inverse. Les Tutsi, qui jusque-là constituaient l’élite, n’ont plus accès à rien. Les tensions ne font que s’amplifier au fil des ans. Des milliers de Tutsi sont régulièrement massacrés, et nombreux sont ceux à fuir le pays.
Une guerre civile débute en 1990. Mais le tournant intervient le 6 avril 1994 lorsqu’un avion fourni par la France est visé par un attentat. Les passagers, le président rwandais, Juvénal Habyarimana et son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, sont tués dans l’attaque. Quelques heures après, les milices Hutu se mettent à abattre tout individu identifié comme Tutsi, ainsi que les Hutu soutenant les Tutsi.
Le 4 juillet 1994, la victoire militaire du Front Patriotique Rwandais, créé par les Tutsi en 1987, marque la fin des massacres, et le début d’une reconstruction civile et morale.