Monsieur JUNILLON, aux Teypes, né avec le siècle, bien connu des anciens des hameaux des Teypes et de Parlanges est une mémoire historique de cette parcelle de Chabeuil.
Des anecdotes sur son lieu de vie, il en connaît à ne plus tarir. Il accepte de témoigner et de nous transmettre sous forme de poèmes, ses souvenirs.
C’est lui qui nous conte ce qu’était ces hameaux au début du siècle : le corso de Parlanges, la création de l’Amicale de l’Ecole, ses projections de cinématographe, ses séances de théâtre, la fanfare de Parlanges primée à plusieurs concours régionaux.
Parlanges de mon jeune âge
Je voudrais ici faire revivre mes souvenirs
Que j’ai gardés de mon enfance
Et vouloir les présenter dans un désir
Véritable et sans préférence
Les artisans commerçants ont disparu
Les habitants en sont-ils à l’aise ?
Pour vivre leur vie sans plus
Je vais détailler que cela plaise
Il y avait deux couturiers cousant, taillant
A la mode du temps
Robes et manteaux à tout venant
Que les dames portaient gaiement
Les cordonniers à deux faisaient
Des chaussures à clous cousues main
On pouvait danser, c’était gai
Elles n’étaient pas usées le lendemain
Les épiciers à deux gentiment
Nous fournissaient bonbons, café, etc
Recevant les clients aimablement
Sans oublier de vous parler de chocolat
Les café à trois toujours ouverts
Toujours contents d’avoir des clients assoiffés
Et de vous parler de ci de là à couvert
De vider la bouteille à ne pouvoir s’en aller
Le maréchal de bon matin
Sur son enclume tapait à perdre haleine
Réveillant les endormis chagrins
Sans pour cela lui faire subir leur haine
Les maçons à deux courtois et minutieux
N’ayant pas encore le fil à plomb et le niveau
Truelle en main faisaient du travail sérieux
Se penchant, se reculant pour voir plus haut
Le charron, à lui, les brouettes et les tombereaux
Avec des roues qui tournaient rond
Faisait aussi du bruit avec scie et marteau
N’oubliant pas à l’occasion de boire un bon canon
Le scellier aussi parti, plus de chevaux
Adieu c’est fini pas de collier ni de selles
Les chevaux sont en métal nouveau
Sur quatre roues ils la roulent belle
Le boulanger n’a plus de pain
Puisque son four a été démoli
Attendre à sa porte serait vain
Pas besoin d’être poli
Marchand de farine, son et grains
A fait de son magasin un logement
Le mécanicien sur vélo ne peut serrer les freins
La bicyclette n’étant pas même un supplément
Le garde champêtre et son chien
Que l’on voyait tous les jours
Aimable, serviable et bien
En passant vous disait bonjour
Le cantonier brave et obtu
Tous les jours suant au travail
Sur les chemins minables et bossus
Sa pelle lui servait d’éventail
Les deux menuisiers avec ardeur et entrain
Plein d’humour et de chansons
Rabots et scie en main
Sans leurs copeaux ne perdaient pas raison
En ce temps-là, il y avait je me souviens
Une dame qui vendait du tissu
Pour blouses et pantalons, ce qui se portait bien
Mais hélas tout a disparu
Demain, on rase pour rien
Avait écrit le coiffeur sur la porte
Ouvert bien sûr le samedi soir et le dimanche
à tout bien
Mais Gillette est venu, le coiffeur a pris la porte
Deux fois par semaine, on avait les diligences
Où serrait comme des anchois
Pour aller au marché à Valence
Tous mélangés, avec les lapins et les oies
Je rappelle tous ses souvenirs
Qui pour moi était la belle époque
Et tâcher de me maintenir
Pour ne pas devenir baroque
Cela fait 25 personnes sans emploi
Qui ne sont plus au travail
Personne n’a repris la suite je crois
Il ne faut pas s’étonner que le chômage
soit un épouvantail